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Raconter l’Histoire avec Tomasz K.

Cette semaine, la Toile montante vous fait voyager dans l’Histoire avec Tomasz K. Portrait du créateur du blog Je ne suis pas Historien, sur lequel BD et manuels d’Histoire se rencontrent dans billets illustrés loin des sentiers battus.

La BD, un héritage familial

Sans un parrain bédéphile, la rencontre entre Tomasz K. et la bande dessinée n’aurait jamais eu lieu. En quittant ce monde, ce grand passionné n’imaginait peut-être pas que son filleul agrandirait sa collection de Tintin et Spirou avec des mangas dont One Piece et les comics strips de Peanuts. Tomasz explique « Beaucoup de styles m’intéressent. Seulement, avec le temps, j’ai réalisé que je pouvais apprécier des artistes de tout poil sans m’inspirer de chacun d’entre eux. »

En sept ans, le trait de Tomasz K. a bien évolué !

En sept ans, le trait de Tomasz K. a bien évolué.

Cette leçon, Tomasz la comprendra qu’au terme d’une longue quête artistique qui donnera naissance à un trait vectoriel et minimaliste qu’un ami baptisera le « post-strip franco-belge ». Même s’il n’aime pas trop les étiquettes, Tomasz a l’air d’apprécier ce nom car il résume ces années à combiner ces influences, aussi bien sur les bancs de l’école de Saint-Luc de Liège, que sur ses blogs.

Sur les traces des ancêtres…

Blogueur BD depuis le lycée, Tomasz a grandi au rythme des publications de Boulet, Lewis Trondheim et tout un parterre d’auteurs actifs sur le web. À force d’arpenter les recoins de la toile, l’artiste en herbe découvre Tu mourras moins bête de Marion Montaigne. Il tombe aussi sur tout une lignée de Youtubeurs passionnés de sciences tels qu’E-penser. Sur Internet, l’auteur trouve une terre promise où partager un savoir se fait en quelques clics. Une possibilité se dessine alors devant lui : allier BD et Histoire.

En bon Liégois, Tomasz K. a croqué son héros préféré du franco-belge : Spirou !

En bon Liégois, Tomasz K. a croqué son héros préféré du franco-belge : Spirou !

« C’était ma matière préférée » avoue-t-il avant d’ajouter : « D’ailleurs beaucoup de mes camarades s’attendaient à ce que je fasse mes études dans ce domaine. » Une époque retient particulièrement son attention : l’époque contemporaine qui s’ouvre avec la Révolution française. Elle a mis à mal de nombreux pouvoirs mais a aussi servi de terreau à des nouvelles nations, comme la Belgique. Sur son blog Je ne suis pas historien, le Liégeois affiche pleinement sa fascination pour son pays. Toutefois, il insiste sur un point : « Mon but n’est pas n’est pas de faire de la BD du terroir. Je ne dessine pas sur Théroigne de Méricourt ou sur la démocratie en principauté de Liège pour promouvoir la Belgique, mais plutôt pour étudier tous ces évènements qui ont mené à la Belgique actuelle.»


Comprendre le passé pour mieux comprendre le monde

Tomasz ne narre pas la grande marche du monde uniquement par amour pour le neuvième art. « La bande dessinée un médium idéal pour éduquer. » argue-t-il « Elle parle à toutes les générations et permet de diffuser des savoirs plus facilement ! » Un devoir qui n’est pas toujours accompli dans l’ensemble des BD historiques : « Quand on écrit un scénario de bande dessinée, on est fatalement amené à centrer l’histoire sur quelques personnages. C’est une logique que suit malheureusement la BD historique, attachée aux personnages illustres. »

Dans un billet sur Théroigne de Méricourt, Tomasz retrace la biographie de cette personnalité encore méconnue dans l’histoire de la Belgique.

Dans un billet sur Théroigne de Méricourt, Tomasz retrace la biographie de cette personnalité encore méconnue de la Belgique.

Pour l’artiste, l’Histoire ne sert pas à glorifier les puissants. Elle doit aussi refléter le peuple, surtout quand il est asservi ou discriminé : « Je suis conscient de ne pas être objectif » admet ce marxiste convaincu « mais il me paraît important, à travers l’Histoire, de remettre en question notre système capitaliste, ou encore le racisme, la misogynie et autres formes de discriminations. » Dans un projet d’album sur la colonisation belge au Rwanda, il poursuivra son objectif de mettre en cases un récit nuancé. Entre quelques publications pour son collectif l’Atelier 24, il défend aussi ses idées sur son blog : « Certains ne seront pas d’accord avec moi. Je suis même sur que certains experts m’écharperaient. Mais toute critique est bonne à prendre : après tout, je ne suis pas historien ! »

Avant de rendre visite à Tomasz dans atelier, allez sur son blog !

Avant de rendre visite à Tomasz dans atelier, allez sur son blog !

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